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  le blog soueich

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Les déficits et la pauvreté démontrent l’échec de Londres

Blog gaulliste libre

jeudi 11 décembre 2014, par Comité Valmy

 

Les déficits et la pauvreté démontrent l’échec de Londres

Le regain de croissance et la baisse du chômage refont de nouveau de Londres un modèle pour cette vieille Europe qui ne serait pas assez ouverte aux réformes. Mais outre le fait d’être bien rapide et oublieux du passé récent, le niveau des déficits et de la pauvreté relativise ce jugement.

 

Reprise certes, mais reprise néolibérale

La situation outre-Manche peut sembler paradoxale. Les myopes néolibéraux ne retiennent que le fort taux de croissance, à 3% cette année, et la baisse du taux de chômage, à 6%. Il est sûr que de telles statistiques sont enviables pour le reste des pays européens, coincés dans la dépression et un chômage de masse qui s’incruste. Mais, comme le rapporte le Monde dans un papier bien argumenté, la reprise britannique est très déséquilibrée. En effet, les emplois créés outre-Manche sont précaires et peu payés. Du coup, les recettes fiscales progressent moins rapidement que la croissance, avec des recettes d’impôts sur le revenu qui sont carrément en légère baisse depuis le début de l’année !

 

D’où le paradoxe qui voit la Grande-Bretagne dans une situation budgétaire moins bonne que la France puisque son déficit ne devrait pas baisser cette année, alors qu’il est à un niveau bien plus élevé que chez nous (5,9% du PIB pour le dernier exercice, contre un peu plus de 4% dans l’hexagone). Et dire que David Cameron avait promis l’équilibre à la fin de son mandat, qui arrive l’an prochain ! Pour un peu, François Hollande et Michel Sapin paraissent de meilleurs prévisionnistes que leurs homologues britanniques. Pire, comme le rapporte le Figaro, c’est la faim qui se développe le plus vite outre-Manche : une multiplication par sept des personnes aidées par les Restos du Cœur locaux…

 

Mais pourquoi 3% de croissance ?

La question qui se pose logiquement ensuite, c’est comment un pays peut croître de 3% par an avec une stagnation du pouvoir d’achat moyen et une telle augmentation de la pauvreté ? La réponse est tristement simple : l’addition d’inégalités et de bulles. En effet, la croissance britannique semble être très inégale, comme aux Etats-Unis, où plus de 90% de la croissance depuis 2009 est allée au 1% le plus riche. Donc, la situation peut se dégrader pour la majorité si seulement une infime minorité concentre tous les bénéfices de la croissance. Il y a fort à parier que les statistiques britanniques sont proches de celles des Etats-Unis. Pire, David Cameron a baissé le taux d’imposition des plus riches.

 

Mais la croissance du pays vient également d’un classique phénomène de bulle immobilière et financière. En effet, après avoir bien baissé, les prix de l’immobilier sont fortement repartis à la hausse outre-Manche, au point que The Economist a plusieurs fois annoncé le risque d’une bulle. Les prix ont déjà surpassé le plus haut atteint avant la grande crise de 2008, ce qui devrait rappeler à certains que les modèles d’un jour ont pu être les modèles d’un autre jour avant de se révéler n’être que des baudruches proches de l’explosion, au point d’imposer une nationalisation massive du secteur bancaire au pays qui a enfanté Margaret Thatcher ! C’est aussi sans doute le fruit de la politique de la banque centrale.

 

Bref, ceux qui font de Londres le modèle que Paris, Rome ou Madrid devraient suivre, devraient prendre un peu de recul. Se souvenir que ce modèle a fini dans le mur il y a six ans et que les statistiques du moment ne sont pas à sens unique. Et pas besoin de beaucoup creuser pour trouver des failles.

 

mercredi 10 décembre 2014

Blog gaulliste libre

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