17 Mai 2015
dimanche 17 mai 2015, par Comité Valmy
Le « Chant des Marais » a été composé en 1933 par des antifascistes allemands détenus dans les premiers camps de concentration nazis. Il est devenu une expression de la résistance des déportés dans de nombreux camps, de la solidarité avec eux, maintenant une forme d’hymne de la Déportation.
Le compositeur allemand Hanns Eisler (auteur, entre bien d’autres œuvres, de l’hymne de la RDA) a adapté le Chant des Marais dès 1935. Il explique l’origine de chant ouvrier dans un article passionnant que nous avons fait traduire. Comment, au cœur de la barbarie nazie, sous la pression permanente des SA et des SS, mais en usant de leur contradiction, en partant du vécu extrême des détenus, une musique et des paroles ont pu devenir une aide précieuse, un instrument de résistance collective et politique. (site vivelepcf.fr)
Le chant des marais
Loin vers l’infini s’étendent
Des grands près marécageux.
Pas un seul oiseau ne chante
Sur les arbres secs et creux.
REFRAIN
O, terre de détresse
Où nous devons sans cesse
Piocher.
Dans le camp morne et sauvage
Entouré de murs de fer
Il nous semble vivre en cage
Au millieu d’un grand désert
Bruit des pas et bruit des armes,
Sentinelles jour et nuit,
Et du sang, des cris, des larmes,
La mort pour celui qui fuit.
Mais un jour dans notre vie,
Le printemps refleurira
Libre enfin, ô ma patrie,
Je dirai tu es à moi.
REFRAIN
O, terre d’allégresse
Où nous pourrons sans cesse
Aimer.
NB : il existe plusieurs versions de la dernière strophe (ici, traduction du texte original) et du dernier refrain.
la version allemande s’intitule « Les soldats des marais » (Die Moorsoldaten).
Hannes Wader - Die Moorsoldaten