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Crimée : l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe décrète la guerre totale

par Karine Bechet-Golovko

vendredi 26 juin 2015, par Comité Valmy

Погибшие и пропавшие без вести на Украине. АТОИщу Блаватника Алексея Леонардовича. Дата рождения 05.01.1979 г. Он из Донецка. Последний раз был в Полтаве в марте 2015 г. в больнице. Возможно сейчас тоже в больнице, у него проблемы с сердцем. Помогите, пожалуйста, найти человека.

Alexeï, originaire de Donetsk a disparu à Poltava en mars 2015.


Crimée : l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe décrète la guerre totale

L’APCE vient d’adopter une résolution sur les personnes portées disparues lors du conflit en Ukraine, dont le premier article nous permet de comprendre pourquoi la délégation russe a été exclue de cette Assemblée :

"L’Assemblée parlementaire est extrêmement préoccupée par le nombre croissant de cas de personnes portées disparues signalés dans les zones d’opérations militaires de certaines parties des régions ukrainiennes de Donetsk et Lougansk, ainsi que dans la Crimée occupée."

Par ailleurs, les chiffres avancées ne correspondent à aucune évaluation jusque là faite, soit par les ukrainiens, soit par les combattants. Revenons sur cette constation de guerre entre les institutions européennes et la Russie.

Ainsi, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe pose l’occupation de la Crimée par la Russie comme un fait acquis et demande donc à la Russie de rendre les territoires. Etant évident pour tout un chacun que la Russie n’ira pas à l’encontre de la volonté clairement et librement exprimée, lors d’un référendum, des habitants de Crimée et de Sébastopole, ce que sait parfaitement l’APCE, et même compte bien dessus, cette institution provoque sciemment une aggravation du conflit entre la Russie et les institutions européennes. Si l’on replace cela dans le cadre de la volonté affichée de certain de mettre en place une juridiction pénale internationale, les conséquences potentielles sont évidente.

Par ailleurs, la délégation russe étant exclue, la manière dont les discussions furent conduites laisse songeur au regard dse principes européens, je n’oserais bien entendu pas parler d’équité. L’article 2 l’illustre :

"Depuis l’amorce de l’agression russe en Ukraine début 2014, plus de 1 300 personnes ont été portées disparues. Ce chiffre, qui tient uniquement compte des données recueillies par les autorités ukrainiennes, est sans aucun doute plus élevé en réalité. Parmi ces personnes portées disparues ne figurent pas uniquement des soldats, mais également des civils, et notamment des bénévoles venus porter secours aux victimes du conflit. On ignore leur sort et le lieu où elles se trouvent et il est difficile de le déterminer, car ce lieu se situe très probablement sur le territoire qui reste sous le contrôle des groupes séparatistes."

Ainsi, la Russie est le pays agresseur, donc c’est lui qui a lancé l’opération anti-terroriste, qui bombarde les populations civiles. Ces civiles assez idtiots pour être près d’un million à se réfuiger chez l’agresseur. Logique. Donc c’est toujours la Russie qui a financé le Maïdan et menacé les populations russophones de l’Est, raison pour laquelle elles se sont soulevées, raison pour laquelle la Crimée et Sébastopole ont décidé de quitter le pays agresseur - l’Ukraine - pour retourner dans leur pays d’origine - la Russie. Logique, la Russie est l’agresseur.

Par ailleurs, l’Assemblée est particulièrement satisfaite des moyens mis en oeuvre par Kiev pour retrouver les disparus. Soit. C’est effectivement à ce point efficace que nombre d’appes à l’aide apparaissent sur les réseaux sociaux (par exemple vkontakte) ou des sites entiers y sont dédiés. Ces initiatives permettent surtout de palier l’incurie des autorités, qui ne semblent pas avoir énormément intérêt à afficher les véritables chiffres.

Et nous en arrivons au problème suivant de ce document ; l’authenticité des chiffres avancés. L’APCE avance 1300 disparus, sans préciser la part de civils, de militaires et de combattants. Le mélange des genre est de mise. Le 6 mai 2015, lors de la réunion du groupe de contact, l’ancien Président ukrainien qui y représente le pouvoir officiel de Kiev, L. Kutchma a annoncé un chiffre de 1460 disparus et 399 prisonniers. Les données publiées en Ukraine ne sont pas plus concordantes, mais plus élevées que celles fournies par les instances europoéennes. Le Parlement ukrainien avance, au 15 décembre 2014, la disparition de 1650 personnes, rien que pour les militaires, dont 250 officiers.

Mais ces chiffres ne tiennent pas comptent des prisonniers combattants, qui étaient au nombre de 600 en octobre 2015 (il semblerait ici que les autorités européennes ne les considèrent pas plus digne d’intérêt sur le plan humain que les autorités ukrainiennes), ne tiennent pas compte des civils qui disparaissent dans le Donbass et que les autorités ukrainiennes ne prennent pas la peine de recenser quand ils ont eu l’outrecuidance de survivre aux bombardements ukrainiens. Mais, ces données ne font pas non plus la part des choses en ce qui concerne la question des désertions de soldats ukrainiens, qui sont très nombreuses, des corpsde soldats abandonnés par l’armée sur la zone de combat et que les combattants tentent de retourner aux familles, comme ce fut le cas à l’aéroport de Donetsk. Mais il est vrai, comme l’affirme clairement la résolution - car il n’est même plus nécessaire de faire semblant - que la résolution est basée sur les informations fournies par l’Ukraine. Alors, que faire de sous-hommes ...

Bref, les chiffres avancés par les autorités ukrainiennes, qui sont les seules sources acceptées et acceptables pour la très objective Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe - l’appellation d’organe politique n’aura jamais aussi bien été portée - sont impossibles à utiliser car ils sont continuellement manipulés pour cacher les pertes réelles.

Au-delà de ces considérations nous conduisant à prendre les affirmations contenues dans cette résolution avec, pour le moins, des pincettes, ce sont les implications qui sont intéressantes.

1) Ces personnes qui affirment le caractère temporaire des sanctions économiques contre la Russie sont pour le moins naïves, quand leur aveuglement idéologique ne les rend pas dangereuses. La Russie et le business russe doivent s’adapter à vivre en situation de sanctions permanentes, qui ne peuvent que s’aggraver dans le cas où les américains et les européens s’aperçoivent que la Russie s’en sort plustôt bien. Donc, tout nouveau projet à long terme impliquant la participation de pays liés, d’une manière ou d’une autre, avec l’UE ou les Etats Unis a de fortes chances de ne pas aboutir, et ce au moment où il sera le plus préjudiciable pour la Russie, c’est-à-dire lorsqu’elle aura effectué de lourds investissements.

2) La Russie ne peut plus considérer l’UE et les Etats Unis comme des "partenaires", terme qu’elle utilise beaucoup trop largement dans le discours politique. Elle qualifie ainsi de partenaires des structures et des pays qui la considèrent comme un ennemi. Sans pour autant entrer dans une confrontation directe improductive, le changement de vocable perettrait de remettre les choses à leur place avec des gens qui ont l’habitude de fuire le conflit direct. Et cela permettrait également d’opérer une sorte de classification des pays avec lesquels la Russie a des relations, car pour l’instant tous sont des "partenaires", qu’il s’agisse de pays amis, historiquement liés, de pays qui l’ont déclaré agresseur, de pays qui la sanctionne. Ce qui peut mettre une distance inutile, surtout aujourd’hui, avec les pays amis.

3) La seule manière dont la Russie peut obtenir l’abolition de cette politique mondialisée russophobe tient en une seule alternative : vaincre ou périr. Ces choses semblent peut être un peu pompeuse en cette époque du déni de vérité, pourtant elles sont ainsi. Le modèle américano-centré ne peut se permettre une alternative, ce n’est plus l’époque de la guerre froide où chacun disposait d’un bloc pour y exercer son influence à travers son modèle de gouvernance. Maintenant, c’est l’époque de la guerre totale. Economique, politique, sociale, d’information et également militaire sur terrains interposés. Il n’y a pas de place pour un modèle de gouvernance indépendant, pour un pays souverain voulant jouer un rôle central sur la scène international. Un des deux doit donc gagner pour que l’autre disparaisse, ou disparaître pour que l’autre gagne.

C’est en définitive ce que vient d’affirmer l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, sans évidemment le formuler. Mais il faut en tirer les conséquences.

Karine Bechet-Golovko
vendredi 26 juin 2015

Russie politics

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