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  le blog soueich

Toute l'actualité du monde, de la France, du Comminges, de Soueich. Informations alternatives aux médias menteurs.

Boeing MH17 : il faut juger la Russie à tout prix

par Karine Bechet-Golovko

samedi 1er août 2015, par Comité Valmy

 

Boeing MH17 : il faut juger la Russie à tout prix

Comme prévu et comme cela a été voulu, la Russie a opposé son véto au projet de résolution instituant un tribunal international devant enquêter sur le crash du Boeing de la Malaisain airlines MH17, il y a un an au dessus de Donetsk. Le but recherché est obtenu : du seul fait de son véto, la Russie devient à nouveau le suspect numéro un, faisant ainsi oublier l’échec de l’enquête internationale depuis un an.

 

A la demande de la Malaysie, de la Hollande, de la Belgique, de l’Ukraine et de l’Australie, les 15 membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU ont voté sur le projet de résolution prévoyant la création d’un tribunal international.

 

La question extrêmement politique de la création d’une telle institution, maintenant, alors que l’enquête n’est pas finie est, au mminimum le signe de la mauvaise volonté de ces pays, au pire de leur volonté consciente de nuire à la recherche réelle des responsables. Au sujet de cette épopée, voir notre article ici.

 

Mais revenons un peu sur ces textes. Juste deux remarques, illustrant le ton général de ces documents.

Le projet de résolution lui-même, se fonde sur l’échec de la commission d’enquête internationale, puisque seul un tribunal serait à même de garantir une enquête indépendante et efficace. Pourquoi n’y a-t-on pas pensé tout de suite ? Tout simplement parce que ça n’a jamais été mis en place pour aucun crash d’avion. Sur quoi alors fonder cette exceptionnalité, si ce n’est sur des motifs politiques. Mais alors quid de l’indépendance ...

 

Avec le projet de résolution, directement un projet de statut de ce tribunal à été préparé et fourni. Sans entrer dans le détail, juste une question. Pourquoi est-il prévu d’examiner les violations à l’article 3 de la Convention de Vienne du 12 août 1949 concernant la protection de la population civile lors d’une guerre ? Il me semblait que l’état de guerre n’avait pas été pas déclaré en Ukraine, malgré les 7 vagues de mobilisation, qu’il ne s’agissait que d’une opération anti-terroriste. Et pour cause, car si la communauté internationale proclame officiellement l’état de guerre en Ukraine, il convient de bloquer l’aide fiancière apportée par le FMI et les structures européennes, de remettre en cause les accords signés avec l’UE, de rendre les sommes perçues car elles le furent illégalement et par tromperie et, enfin, il faut remettre en cause les élections parlementaires et présidentielles, car aucun processus électoral légitime ne peut avoir lieu en situation de conflit armé.

 

Bref, il faut choisir : soit la guerre, soit l’argent.

De toute manière, la situation a été - pour l’instant - réglée par le véto opposé par la Russie. Lors du vote, en dehors de la Russie, 11 pays ont voté pour, et trois se sont abstenus (la Chine, l’Angola et le Vénézuela).

 

Et c’était justement le but recherché ; obliger la Russie à recourir au véto. Le représentant russe a beau expliquer, avec beaucoup de bon sens par ailleurs, qu’il est trop tôt pour discuter de la question puisque l’enquête est encore en cours, que le rapport définitif ne sera communiqué qu’en octobre, qu’il faudrait mieux mettre tous les efforts en commun pour aider à boucler correctement l’enquête et non l’empêcher et la politiser. Rien n’y fait. Il ne convainc que les convaincus :

 

1.Tout d’abord, parce que son discours n’est correctement expliqué que dans les médias russes et il est critiqué dans tous les autres. Donc le message ne touche que les russophones.
2.Ensuite, cela permet de déplacer le débat. Il n’est plus question de savoir pourquoi il y a eu autant de problèmes lors de l’enquête et si peu de transparence. Non, l’on parle des raisons dites et non dites qui se cachent derrière le véto russe.
3.Enfin, justement, cela permet dans tous les cas de rendre la Russie suspecte. Et peu importe les explications, peu importe les faits. D’ailleurs peu en parlent. Donc il n’existent pour ainsi dire pas.

 

Cela est parfaitement résumé dans le tweet de Piotr Poroshenko :

Петро Порошенко ✔@poroshenkoПідсумки голосування в Радбезі ООН щодо збитого #МH17 : 11 - « За », 3 - « Утримались », лише Росія - « Проти ». Результати говорять самі за себе23:03 - 29 июля 2015

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"Les résultats parlent d’eux-mêmes". Si la Russie n’était pas coupable, elle aurait voté pour la création d’un tribunal. Dernier pas : donc la Russie est coupable.

 

Et qui se souvient des raisons du véto ?

De toute manière, les Etats Unis, par l’intermédaire de leurs pays satellites, ne vont pas en rester là. L’affaire va aller jusqu’au bout. Cela semble réellement être un combat à mort. Une nouvelle demande sera déposée cet automne, si cela n’est pas suffisant deux autres voies sont envisagées.

 

Soit une demande sera déposée devant l’Assemblée générale de l’ONU qui prendra la décision, comme cela fut le cas pour la Cambodge.

 

Soit, un groupe d’états peuvent créer un tribunal pénal international, comme cela fut le cas du tribunal de Nuremberg.

Cela ne vous semble pas disproportionné ?

Nous avons légèrement l’impression de flotter dans un monde parallèle, assez proche du notre, mais qui pousse nos règles à leur paroxisme donc à l’absurde tout en les vidant de leur sens.

 

Bref, peu importe les résultats de la Commission internationale, elle est discréditée avant même d’avoir rendu son rapport. Et cela aux yeux de tous, pour des raisons différentes.

 

Pure coïncidence, les Etats Unis viennent de renforcer leurs sanctions contre la Russie. Pourquoi ? Le véto. Donc l’utilisation légale et légitime d’un insttrument international, mais dans un sens qui ne plait pas, entraîne punition.

 

De toute manière la représentante des Etats Unis a déclaré que rien n’empêchera la justice de triompher, même pas le véto de la Russie.

 

Nous en sommes arrivés là.

Karine Bechet-Golovko
vendredi 31 juillet 2015

Russie politics

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