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  le blog soueich

Toute l'actualité du monde, de la France, du Comminges, de Soueich. Informations alternatives aux médias menteurs.

Lavrov redoute une tragédie à Alep, mais comprend le gouvernement syrien

Par Louis Denghien, le 28 juillet 2012

 

Sergueï Lavro, incarnation actuelle la plus convaincante d’une sorte de « force tranquille » diplomatique, sur laquelle est venue se briser l’hystérie occidentale…


 

Toujours soucieuse d’enfoncer des coins imaginaires entre la Russie et la Syrie, la presse française titre sur la « mise en garde » de Sergueï Lavrov contre une possible « tragédie » à Alep, mise en garde qui viendrait pour une fois à l’unisson, des clameurs euro-américaines sur l’imminence d’un « massacre » perpétré dans cette ville par l’armée de Bachar al-Assad.

 

Bon sens & ironie diplomatique…

Sauf que, bien évidemment, le ministre russe des Affaires étrangères ne dit pas ça, ou pas que ça. Voici sa citation exacte : « Lorsque l’opposition armée occupe des villes comme Alep, où une autre tragédie se prépare, à ce que je comprends (…) il n’est pas réaliste de compter qu’ils (le gouvernement syrien) l’accepteront« .

 

Et avec un gros bon sens non dénué d’arrière-pensées désobligeantes pour l’hypocrisie occidentale, Lavrov ajoute : « Comment peut-on espérer que dans une telle situation, le gouvernement puisse simplement se résigner et dire « d’accord, j me suis trompé. Venez et renversez moi ! »« . En effet, mais les Occidentaux espéraient à peu près ça.

Fidèle à sa « ligne » de défense de la diplomatie russe dans ce dossier, Lavrov, dont la conférence de presse était retransmise par la télévision publique russe, a tiré la morale suivante de cette attitude occidentale : « Ce n’est tout simplement pas réaliste – pas parce que nous sommes attachés à ce régime – mais tout simplement parce que ça ne marche pas ! »

 

La Russie ne défend pas un régime mais la souveraineté de la Syrie, et refuse ingérence et logique de guerre. Mais au-delà de cette pétition de principe diplomatique, la Russie est résolument contre l’opposition armée soutenue par l’OTAN et le Golfe à des fins qui n’ont rien à voir avec la liberté. Et parce que Poutine et Lavrov se piquent de « réalisme », ils savent bien que l’actuelle direction syrienne est la seule carte à jouer pour préserver l’équilibre du pays et de la région, et  l’influence russe dans le monde arabo-musulman.

 

Jeudi, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov s’est élevé contre l’imposition de nouvelles sanctions contre la Syrie et s’en est pris plus précisément à l’initiative séoudienne de porter devant l’Assemblée générale de l’ONU un projet de résolution (non contraignante) sur la transition démocratique à Damas, texte que Gatilov juge « inacceptable« , « déséquilibré » et relevant de toute façon des compétences du seul Conseil de sécurité.

« Déséquilibré » : le mot n’est pas trop fort. Aucun commentateur de la presse française ne semble vouloir relever que ce texte en faveur d’un gouvernement « démocratique » en Syrie est présenté par l’autocratie la plus rigide et la plus obscurantiste du monde arabe. Il est vrai que la presse française est fâchée non seulement avec l’honnêteté intellectuelle, mais avec le simple réalisme, pour parler comme M. Lavrov…

 

Source : Infosyrie

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