24 Août 2011
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Sans perdre de temps, les occidentaux s’empressent d’imposer leur mainmise sur la Libye. Pourtant aucun responsable du Conseil nationale de transition ne leur a encore fait la demande. Au moins, en public... Bien au contraire, plusieurs voix libyennes se sont élevées contre. Celle entre autre du chargé d’affaires libyen à Londres, Mahmoud Nakou, proches des rebelles, et qui a déclaré que l’Otan devrait faire cesser ses raids aériens contre la Libye, depuis que les rebelles ont investi la capitale. Estimant que son rôle est désormais terminé vu que le danger de Kadhafi s’était estompé. Le représentant du CNT à la ligue arabe au Caire, Abdel Menhem Houni est allé dans le même sens, affirmant que « La Libye ne permettra pas après la révolution la présence de bases de l’Otan ». Incrédules ( pour croire à une assistance gratuite de l'Otan) ou hypocrites ( pour tromper l’opinion publique libyenne), ces voix se sont perdues dans le désert et personne ne leur accorde aucune importance.
Un groupe de contact sur la Libye décidé par les puissances occidentales est déjà mis sur pied et devrait se tenir à partir de la semaine prochaine à Istanbul, pour permettre à ces dernières d’assoir leur hégémonie en s’interférant dans toutes les affaires internes du pays, sous prétexte de l’aider à construire sa démocratie. A l’instar de ce qui se passe en Afghanistan. Le président américain est d’ailleurs clair là-dessus : « les choses ne sont pas encore terminées », a-t-il affirmé s’engageant sans même que les Libyens le lui demandent à «aider la Libye à passer à la démocratie dans la phase de l’après Kadhafi » Forces est de constater que le président américain ne manque pas de rendre hommage à l’Otan et à l’exemple occidental : « l’Otan a prouvé une fois de plus qu’il est l’une des alliances les plus puissantes du monde, sa force puise de son armement et de la force de nos valeurs démocratiques», dit-il. Le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé aussi n’a pas manqué de laisser entendre que « l’assistance » de la Libye est irrévocable : « le CNT aura besoin de la Communauté internationale pour l’accompagner et l’aider », affirme-t-il, unilatéralement. Et d’assurer aussi arbitrairement: « Nous insistons que nous allons rester à ses côtés ». Cette aide ne semble pas concerner les milliards de dollars libyens toujours bloqués dans les banques américaines. Selon un responsable dans l’administration d’Obama, le ministère du budget va voir comment il va accorder une aide à l’opposition libyenne, via ces milliards. Comme s’il s’agissait d’un don américain ! De plus, il n’est pas question pour le moment de suspendre les sanctions européennes imposées contre 50 sociétés libyennes et trente personnes. Selon la haute représentante de l’UE, Catherine Ashton, elles le seront « le moment propice », sans préciser à la base de quel critère! En tout cas, coute que coute, les Libyens devront payer cette facture militaire de l’Otan. Le cout final n’a pas encore été escompté. Il ne faut pas s’attendre à ce qu’il soit révélé au grand public. Selon des chiffres français, la guerre libyenne revient à la France seulement à 1,2 million d'euros par jour. A titre d’exemple, le coût d’une heure de vol d’un Rafale se situe entre 11 000 euros et 13 000 euros sans le coût du carburant. Celui du porte-avions Charles de Gaulle est de 50 000 euros par heure d’intervention, sans compter le coût engendré par les 2 000 membres de l'équipage. Un sous-marin coûte environ 10 000 euros par heure d'intervention. Sans compter le cout des missiles et des munitions. A elle seule, la France a envoyé en Libye 8 Rafale et 4 Mirage 2000. En tout cas, les Libyens se préparent à payer la facture via leur secteur d’hydrocarbure, qui représente les plus grandes réserves du continent africain. Sans oublier de signaler les exclus de ces juteux contrats : « Mais peut-être y aurait-il des problèmes politiques avec la Russie, la Chine et la Chine », s’est-il empressé d’enchainer.
Source : Al-manar
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