19 Janvier 2010
Paris, le 19/01/2010
Atterrés, écrasés consternés, horrifiés, désespérés... les mots manquent pour dire ce qui nous est monté à la gorge et nous a noué les tripes quand la nouvelle de la catastrophe haïtienne nous est parvenue. Je ne connais pas cette île, où je crois savoir que toi, tu es déjà allé, et que ta douce y a même vécu. Je sais que l’idée même d’une « malédiction » n’a pas de sens et que les Haïtiens détestent qu’on y fasse même allusion. Si elle nous vient à l’esprit, c’est bêtement par manque d’imagination, face à ce qui n’est autre que la spirale mortelle de la misère absolue : une fois pris dedans, TOUT se retourne contre toi.
Mais quand même, quel incroyable concours de malheurs sur ce qui fut, me semble-t-il, un bijou d’humanité, non ? Si tu reprends l’histoire de l’île depuis Toussaint Louverture, l’impression ne te vient-elle pas qu’un nombre vraiment exceptionnel de fléaux se sont acharnés là-bas contre une très grande finesse, un humour infiniment spécial, un raffinement hors temps - du moins si j’en juge par ce que nous en font percevoir les artistes haïtiens ? Ne dit-on pas qu’Haïti était la perle des Antilles jusqu’au XIX° siècle ? Certes, contre un tremblement de terre inattendu,...