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  le blog soueich

Toute l'actualité du monde, de la France, du Comminges, de Soueich. Informations alternatives aux médias menteurs.

Obama et lʼintifada mondiale

Un article de Mazin Qumsiyeh

La lutte de pouvoir qui se joue en Syrie nʼest pas difficile à comprendre et la décence commande à tout être humain de se sentir concerné par ce conflit qui va modeler le futur de notre humanité. Lʼintifada mondiale (soulèvement) se propage et rejette la guerre hégémonique, avec une telle force que même le président Obama recule devant la pression.
1er septembre 2013

Il sʼagit dʼun tremblement de terre qui ébranle jusquʼaux fondations de lʼordre mondial établi après la 2° guerre mondiale (ce qui a été nommé par erreur le « siècle américain » alors que cʼétait en fait le siècle sioniste). Les populations britanniques, françaises et états-uniennes, longtemps soumises à la propagande sioniste, sont en train de rejoindre le camp de la révolution. Les politiciens commencent à paniquer, surtout depuis que le parlement britannique a voté contre la guerre. Ce vote a constitué la première grande défaite dévastatrice de lʼhégémonie « USraélienne » en Grande Bretagne depuis la 2° guerre mondiale.

 

Le président US Obama a été bloqué par le vote britannique ainsi que la position claire et solide adoptée par le Liban, la Syrie, lʼIran, la Russie, la Chine et même une énorme opposition populaire à lʼintérieur de son propre pays, en dépit des tentatives pour fouetter lʼopinion des laquais médiatiques dʼIsraël, comme Wolf Blitzer de CNN.

 

Obama a aussi été abasourdi par les comptes-rendus de ses propres services dʼespionnage qui lui ont décrit les répercussions potentielles dʼune frappe militaire en Syrie, surtout sans mandat de lʼONU ni soutien de sa propre population. Ces répercussions viennent aussi de la présence de fortes capacités défensives et offensives en Syrie. Il y a eu des fuites à propos dʼincursions « test » ratées. Ces répercussions comprenaient aussi le renforcement plutôt que lʼaffaiblissement de lʼIran (cʼest dʼailleurs ce qui sʼest produit après la guerre en Irak). Le président Obama a passé des heures innombrables à discuter avec ses conseillers (sionistes et non sionistes) ainsi que les principaux membres de son gouvernement (il nʼy a pas dʼanti-sioniste dans son groupe). Ne voyant aucune possibilité de maintenir lʼhégémonie USraélienne, Obama a décidé de ne rien décider et il a refilé le débat au Congrès pour gagner du temps. Cʼest maintenant, au tour du peuple états-unien, très majoritairement contre la guerre en Syrie, de se lever et forcer le congrès US (« occupé » par Israël) à faire ce qui est bon pour le citoyen US et non ce quʼil estime bon pour le sionisme.

 

Le président russe a donné une série de points cruciaux quʼil dit tenir du « bon sens » tandis quʼObama nʼa fait que mentir. La Russie et les USA étaient dʼaccord sur les termes dʼune conférence politique à laquelle toutes les parties étaient invitées. La Russie a convaincu le gouvernement syrien de participer à cette conférence de Genève (même si la majorité des Syriens étaient opposés au dialogue avec des bandits et des mercenaires appuyés par lʼOccident). Sous la pression israélienne, le gouvernement états-unien a renié son accord et ses laquais ont annoncé quʼil ne pouvait négocier avec ses ennemis à moins que ceux-ci ne soient battus et ne se soient rendus ! Le gouvernement syrien a ensuite enregistré de nombreuses victoires contre les rebelles extrémistes soutenus par lʼOccident et Israel, les réduisant à quelques petites poches de combattants. La Syrie sʼouvrait pour accueillir les inspecteurs internationaux. Poutine fait justement remarquer que dans de telles conditions, à qui peut profiter lʼusage dʼarmes chimiques ? Le gouvernement Syrien ou les rebelles tentant de fournir un prétexte à lʼOccident pour quʼil abatte un gouvernement quʼils nʼont pas pu abattre eux-mêmes ? Cʼest une question de bon sens. La Syrie, la Russie, la Chine et toute lʼhumanité demandent logiquement : si les USA ont la preuve que le gouvernement syrien a utilisé des armes chimiques pour attaquer son propre peuple (y compris ses propres soldats), alors quʼils nous donnent ces preuves. Ils demandent, très justement, pourquoi le mandat des inspecteurs de lʼONU se limitait à savoir si ces armes avaient été utilisées mais ne surtout pas chercher à savoir qui les avait utilisées. Après les mensonges concoctés par lʼespionnage israélien et US pour attaquer lʼIrak, ils semblent, de nos jours, moins enclins à fabriquer de nouvelles preuves.

 

Obama a menti sur dʼinnombrables sujets et ne sʼest peut-être approché de la réalité quʼà un seul moment : quand il a admis quʼil faisait partie dʼun système et quʼil ne pouvait pas prendre une décision à lui seul. Le complexe militaro-industriel est maintenant trop bien établi dans la politique états-unienne pour quʼun président, quel quʼil soit, puisse se permettre de le défier. En fait, si un individu avait la moindre chance potentielle de le défier, il ne serait jamais autorisé à devenir président. Obama dit donc : je suis avec la machine qui était en place avant que je vienne au pouvoir et je serai toujours avec cette machine. Il montre ainsi que sa campagne rhétorique à propos du « changement » nʼétait rien dʼautre que ce que les étazuniens appellent « bull-shit » (littéralement bouse, de la merde, quoi ! ndt). Voilà pourquoi Obama est coincé. Quand le président Obama a rendu hommage à Martin Luther King Jr, la semaine dernière, il était hypocrite. King a dit, comme chacun sait, que les USA étaient le plus grand pourvoyeur de violence sur terre. Le peuple états-unien peut et doit pousser Obama et le Congrès à changer de politique tout comme ils ont poussé dʼautres politiciens à imposer les droits civiques (contre le racisme, ndt), le droit de vote pour les femmes, à arrêter la guerre au Vietnam et le soutien à lʼapartheid en Afrique du Sud, etc.

 

Force est de constater que lʼÉtat le plus déstabilisant au Moyen-Orient est celui qui reçoit inconditionnellement des milliards fournis par les contribuables états-uniens. Cʼest lʼÉtat qui a produit des millions de réfugiés et qui a introduit au Moyen-Orient des armes de destruction massive, y compris les armes nucléaires. Cʼest lʼÉtat qui a utilisé du phosphore blanc et de lʼuranium appauvri pour bombarder des populations civiles. Cʼest lʼÉtat qui a lancé cinq guerres et dont les lobbies ont amené les USA à faire des guerres comme celles dʼIrak et dʼAfghanistan, qui ont causé la perte de millions de vies humaines et la dépense de billions de $ du contribuable US. Cʼest lʼÉtat qui présente toutes les caractéristiques énoncées par la Convention internationale contre les crimes dʼapartheid et de discrimination raciale.

 

Le fait est que ce conflit récent, inspiré par Israël, nʼa rien à voir avec la forme de gouvernance en Syrie. Les dictateurs soutenus par les USA et Israël dans une douzaine de pays arabes sont pires, mais alors bien pires que Bashar el Assad de Syrie. Cʼest plutôt, de la part des USA, à travers lʼaction de leur secrétaire dʼÉtat, sous lʼinfluence du lobby sioniste et avec le soutien de chefs dʼÉtat fantoches dans le monde arabe, une tentative évidente de liquider la cause palestinienne. Les modalités en sont claires : liquider les droits des palestiniens comme le droit des réfugiés de retourner dans leurs maisons et sur leurs terres. Une autonomie palestinienne limitée, que les pantins palestiniens pourront appeler un état, sur des zones de la Cisjordanie occupée, en confédération avec la Jordanie. Ceci assurerait la « judaïté » de lʼÉtat dʼapartheid israélien. Gaza serait relégué aux soins de lʼadministration égyptienne ou bien continuerait victime du blocus et ses habitants seraient, comme lʼa dit un dirigeant israélien, « maintenus au régime ». Pour réaliser ce programme, il faut affaiblir la résistance au point quʼelle semble inutile. Israël a dit aux USA que lʼaxe Hezbollah-Syrie-Iran doit être détruit. Les pays arabe avec un potentiel de développement seront brisés par des conflits religieux, sectaires et autres (diviser pour régner) en commençant par lʼIrak. Ils ont pensé que la Syrie était le maillon faible suivant la Libye dans la séquence de ceux qui doivent disparaître. Ils ont sous-estimé le niveau de rejet de leur application démoniaque de la fameuse tactique du diviser pour régner.

 

Ce qui se passe en réalité est exactement le contraire. Un bloc sʼest formé et consolidé, à partir de lʼIran, lʼIrak et la Palestine, qui sʼest étendu globalement. Les efforts contre-révolutionnaires sont vains et, dans certains cas, ils provoquent lʼeffet contraire à celui escompté, en unifiant et renforçant la résistance. Les tentatives de certains pour démarrer des luttes fratricides au Liban ont lamentablement échoué. La position de la Chine, la Russie, le Vénézuela et dʼautres gouvernements reflète le consensus international pour résister à lʼhégémonie USraélienne. Aucun être humain ni aucun gouvernement ne peut se prétendre neutre. La neutralité nʼa aucun sens devant une telle tentative diabolique de dominer le monde pour le profit de quelques uns aux dépens de millions de gens. Lʼimmense majorité dans tous les pays (Palestine, USA, Royaume Uni, France, Russie, Chine, etc.) rejoint la lutte contre la tentative sioniste dʼentraîner le monde dans un conflit généralisé toujours plus destructeur. Clairement, la victoire doit être celle de la Palestine et de toute la population mondiale.

 

Avant de parler de démocratie en Syrie, il faut respecter le fait que lʼimmense majorité des peuples du monde exigent que les gouvernements occidentaux respectent la volonté de leurs propres citoyens au lieu de tenter de lʼétouffer ou de la modeler avec la propagande, ou encore lʼignorer et obéir au lobby israélien. Avant de parler de démocratie en Syrie, il faut en finir avec lʼapartheid israélien ainsi que les régimes répressifs soutenus par les USA, en particulier dans les pays arabes producteurs de pétrole. Ceci est peut-être la raison pour laquelle les états du golfe déversent des milliards pour financer les assassins appelés « rebelles syriens » (la plupart se révèlent être des mercenaires). Cʼest pour la même raison que Netanyahu et Obama sont aussi nerveux lʼun que lʼautre. Quand le programme USraélien de liquidation de la cause palestinienne et de destruction de la Syrie aura échoué (et il va échouer), tout sera possible. Les peuples se lèvent contre la tyrannie et pour défendre les droits humains. Cʼest pour cela que les gouvernements (US, israélien, Saoudien, Turc, etc.) commencent à paniquer. Ils ont absolument raison de sʼinquiéter car le pouvoir populaire approche et chacun de nous doit y participer. Nous vous demandons de rejoindre lʼintifada mondiale qui va libérer aussi bien les oppresseurs que les opprimés et va créer un monde meilleur pour tous.

 

Prof. Mazin Qumsiyeh
31 août 2013.


Mazin Qumsiyeh est un militant infatigable pour les droits de l’homme des Palestiniens, qui est retourné dans sa ville natale de Beit Sahour en Cisjordanie occupée et qui enseigne maintenant dans les Universités de Bethléem et de Birzeit. Il a précédemment travaillé dans les facultés des Universités du Tennessee, de Duke et de Yale. Il est maintenant président du « Palestinian Center for Rapprochement Between People » [« Centre palestinien pour le rapprochement entre les gens »] à Beit Sahour, un faubourg de Bethléem. Auteur de « Sharing the Land of Canaan : Human Rights and the Israeli-Palestinian Struggle » [« Partager le Pays de Canaan : Les droits de l’homme et le conflit israélo-palestinien »] (2004), Qumsiyeh est à la fois un militant des droits de l’homme et un scientifique qui a une longue liste de publications sur la génétique à son actif.
Voir son site web : http://qumsiyeh.org/

Traduit par Chris (01.09.2013)

Texte original en anglais (31.08.2013) :
http://popular-resistance.blogspot.com/2013/08/obama-and-global-intifada.html

Toutes les versions de cet article :
- Obama and global intifada

 

Source : silviacattori.net

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